Le paradoxe de l’apprentissage
L’apprentissage, sur le papier, c’est super ! C’est donnant-donnant : on accueille un jeune pour le former, lui inculquer le métier et en échange nous avons droit à des avantages pécuniaires. Evidemment, côté transmission, sur le long terme, l’ensemble de la profession a tout à y gagner. Mais dans les faits, c’est moins rose surtout quand, comme moi, on prend des étudiants qui ont déjà un parcours minimum (niveau supérieur au BAC PRO). Un apprenti de moins de 21 ans perçoit 65 % du SMIC et cela passe à 80% s’il est plus âgé. Résultat : pour le professionnel, cela ne représente qu’un modeste gain financier par rapport à l’emploi d’un commis, alors que l’apprenti n’est pas présent à plein temps et que nous devons prendre le temps de le former. Je dirais donc que cela me coûte doublement : en temps et en argent.
Il faut se rendre compte que c’est un vrai effort pour les restaurateurs. Bien sûr, il faut pouvoir encourager ces jeunes qui n’ont pas envie de suivre des parcours traditionnels un peu longs, mais il faudrait que le système soit plus attractif pour les professionnels qui souhaitent accompagner des étudiants d’un certain niveau. Je ne suis pas sûr que les 20 mesures arrêtées par le Premier Ministre Edouard Philippe pour la réforme de l’apprentissage aillent dans notre sens. Celles-ci ont davantage vocation à favoriser le nombre de contrats : apprentissage ouvert jusqu’à 30 ans au lieu de 26 ans, tous les contrats financés, ouverture au programme Erasmus… Gardons espoir, les choses bougent doucement
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