Michelin, étoiles et compagnie
Le nouveau cru du guide Michelin est sorti, la chose n'aura échappé à personne. Et cette année encore, nous sommes heureux
d'appartenir à la catégorie des tables qui méritent le détour. Deux précieux macarons flottent sur le restaurant Michel Sarran
depuis dix ans déjà. Ce n'est pas rien et cela me touche !
La semaine dernière, j'étais interviewé par la rédaction de France 3 régional qui se demandait si cette année le Michelin ne
versait pas, plus que les autres années, dans le régionalisme. Personnellement, je ne le crois pas. Il n'y a qu'à voir les
quelques cuisiniers d'auteur pointus récompensés dans cette édition (Alexandre Couillon à La Marine à Noirmoutier ou Antonin
Bonnet au Sergent Recruteur à Paris) pour s'en convaincre. D'ailleurs, à l'heure où de plus en plus de chefs utilisent des
produits de leur région à leur sauce, peut-on encore parler de cuisine régionale et dire qu'ils pratiquent cette cuisine là ?
L'autre face du Michelin dont j'aimerais m'entretenir ici est la part cachée de l'iceberg. La face obscure dont, chaque
année, on entend évidemment moins parler. Car s'il y a les élus, les déchus du Guide Rouge existent et, en tant que confrère,
je ne peux m'empêcher d'avoir une pensée pour eux. Comme le gain d'une étoile Michelin est une chose importante dans une maison,
la perte l'est également. Et celle-ci peut déstabiliser. Pas seulement au niveau économique, mais aussi de façon personnelle. La fierté,
l'honneur, l'ego en prennent un coup.
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